
Comprendre et mieux vivre avec l’endométriose
L'endométriose est une maladie chronique qui touche environ 1 femme sur 10 en âge de procréer. Malgré sa prévalence, elle reste souvent sous-diagnostiquée et mal comprise, avec un délai moyen de diagnostic allant de 8 à 10 ans. Dans cet article, je vous explique ce qu’est l’endométriose, ses symptômes, ses causes et surtout les solutions pour mieux la gérer au quotidien.
Qu'est-ce que l'endométriose ?
L’endométriose est une affection où l’on retrouve des cellules semblables à celles de l’endomètre (la muqueuse qui tapisse l’intérieur de l’utérus) en dehors de l’utérus.
Ces cellules peuvent migrer vers d’autres organes, tels que les ovaires, les trompes, le péritoine, la vessie, le rectum et parfois même le diaphragme ou les poumons. Ces cellules réagissent aux fluctuations hormonales, notamment pendant les règles, ce qui provoque des douleurs et des inflammations dans les zones affectées.
Ce sang, qui ne peut pas être évacué à l’extérieur du corps, forme des kystes, des adhérences et des cicatrices, entraînant des douleurs chroniques et, dans certains cas, des problèmes de fertilité.
Les symptômes de l'endométriose
L’endométriose peut se manifester de manière très différente d’une femme à l’autre, ce qui contribue au retard de diagnostic. Voici les principaux symptômes :
- Douleurs pelviennes intenses : surtout pendant les règles, mais pouvant survenir à d’autres moments du cycle.
- Douleurs abdominales et lombaires : irradiant parfois vers le bas du dos.
- Douleurs pendant les rapports sexuels (dyspareunie).
- Problèmes digestifs et urinaires : constipation, diarrhée, douleurs pendant la miction ou les selles.
- Infertilité : environ 30 à 40 % des femmes atteintes d’endométriose rencontrent des difficultés à concevoir.
Ces douleurs chroniques peuvent grandement affecter la qualité de vie, allant parfois jusqu’à l’incapacité de travailler ou de participer à des activités sociales. Il est donc essentiel de trouver des moyens de gérer ces symptômes.

Quelles sont les causes de l'endométriose ?
Les causes exactes de l'endométriose sont encore mal comprises, mais plusieurs théories existent. L'une des plus répandues est celle de la migration rétrograde, où le sang menstruel, au lieu d’être évacué, remonte dans les trompes et atteint d’autres organes. Cependant, cette hypothèse ne suffit pas à expliquer tous les cas. Les chercheurs s’accordent à dire que plusieurs facteurs peuvent contribuer au développement de la maladie, tels que :
- Les facteurs génétiques : un antécédent familial d’endométriose augmente les risques.
- Les déséquilibres hormonaux : une production excessive d’œstrogènes peut favoriser la prolifération du tissu endométrial.
- Les facteurs immunitaires : un système immunitaire défaillant pourrait ne pas éliminer correctement les cellules endométriales.
- L’environnement : l’exposition aux perturbateurs endocriniens (comme les phtalates et le bisphénol A) peut également jouer un rôle.
Alors comment diagnostiquer l'endométriose ?
Le diagnostic de l’endométriose est souvent long et complexe. Il repose généralement sur une combinaison de symptômes cliniques, d’imagerie médicale (échographie ou IRM), et dans certains cas, d’une intervention chirurgicale (coelioscopie) pour visualiser directement les lésions.
N’hésitez pas à consulter un spécialiste si vous présentez des douleurs intenses et récurrentes pendant les règles ou des difficultés à concevoir. Plus l’endométriose est diagnostiquée tôt, plus il est possible de la prendre en charge efficacement.
Zoom sur Endotest® : un test révolutionnaire pour le diagnostic de l'endométriose
Endotest® est un test diagnostique non invasif prometteur pour les cas complexes d’endométriose, où l’imagerie (échographie et IRM) est négative ou incertaine. Il est recommandé en troisième ligne, avant une cœlioscopie, pour les patientes souffrant de douleurs persistantes malgré un traitement adapté ou souhaitant une grossesse.
La Haute Autorité de Santé (HAS) reconnaît l’innovation, l’efficacité et le besoin médical que ce test répond. Cependant, elle souhaite des études complémentaires pour valider son utilité clinique en pratique courante.
La HAS propose donc un forfait innovation pour un accès sécurisé et précoce au test, conditionné à une étude d’utilité clinique. Ce forfait permettra également un accès au-delà des patientes de l’étude, dans les établissements participants.
Les modalités précises du forfait innovation seront définies prochainement.
Y a-t-il des solutions pour soulager l'endométriose ?
Il n’existe malheureusement pas encore de traitement curatif pour l’endométriose, mais plusieurs stratégies pour atténuer les symptômes et améliorer la qualité de vie ont fait leurs preuves.
Voici les différentes approches que je recommande.
1. Une prise en charge médicale
- Antalgiques : Le paracétamol et les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) peuvent être utilisés pour soulager la douleur pendant les règles.
- Traitement hormonal : L’objectif est de bloquer les cycles menstruels pour limiter la prolifération des tissus endométriaux. Les contraceptifs hormonaux (pilules, patchs, dispositifs intra-utérins) sont souvent prescrits pour réduire les douleurs et ralentir l’évolution de la maladie.
- Analogues de la GnRH : Dans les cas sévères, ces traitements hormonaux créent une ménopause artificielle temporaire pour réduire les lésions. Cependant, ils peuvent avoir des effets secondaires importants (bouffées de chaleur, baisse de la densité osseuse) et ne sont utilisés que sur des périodes limitées.
- Chirurgie : Si les traitements médicamenteux ne suffisent pas, une intervention chirurgicale peut être envisagée pour retirer les lésions endométriales.
2. L’hygiène de vie
Votre mode de vie peut avoir un impact significatif sur l’évolution des symptômes :
- Activité physique régulière : L’exercice physique aide à soulager les douleurs et à améliorer la circulation sanguine. Pratiquez des activités douces comme la marche, le yoga ou la natation.
- Arrêter de fumer : Le tabac aggrave l’inflammation et peut intensifier les symptômes.
- Éviter les perturbateurs endocriniens : Limitez votre exposition au bisphénol A, aux phtalates et autres substances chimiques présentes dans les plastiques. Utilisez des contenants en verre, notamment pour chauffer les aliments.
3. L’alimentation
Adopter une alimentation anti-inflammatoire peut aider à réduire les symptômes de l’endométriose, alors :
- Réduisez les matières grasses animales : Diminuez votre consommation de viande rouge et de charcuterie, et privilégiez le poisson, la volaille et les œufs.
- Mangez plus de fruits et légumes bio : Ils sont riches en antioxydants et en fibres, essentiels pour lutter contre l’inflammation.
- Apportez des oméga-3 : Ces acides gras aux propriétés anti-inflammatoires se trouvent dans les poissons gras (saumon, maquereau), ainsi que dans l’huile de lin et de colza.
- Utilisez des épices anti-inflammatoires : Le curcuma, le gingembre et la cannelle sont d’excellents alliés contre l’inflammation.
- Évitez les plats industriels : Ces produits sont souvent riches en graisses saturées et en additifs qui peuvent aggraver l’inflammation.
4. La micronutrition
Certains compléments alimentaires peuvent également aider à soulager les symptômes de l’endométriose. Parmi eux :
- Les vitamines minéraux et omégas 3 et 6 : Ils soutiennent le processus de methylation car le déficit de methyaltion est en lien avec le développement de cette maladie. Pour cela il faut vérifier et se supplémenter en Vitamine B9 méthylée, choline, vitamine B6, vitamine B2, vitamine B12 si besoin. Assurez-vous du statut par dosage sanguin en Vitamine A, Vitamine D, zinc et selenium. S’il y a un déficit, il faut supplementer.
- Oméga-3 : Complétez votre alimentation avec des oméga-3 si vous n’en consommez pas suffisamment dans votre assiette pour rééquilibrer le rapport entre oméga-6 et oméga-3 (souvent en déséquilibre chez les personnes souffrant d’inflammations chroniques.)
- L’huile d’onagre riche GLA anti-inflammatoire peut aussi être conseillé tous les jours pendant 2 mois puis en deuxième partie de cycle à raison de 1500 mg par jour. Je recommande par exemple Egyonagre de Nutergia.
5. La phytothérapie
Certaines plantes médicinales peuvent aider à compenser le déséquilibre hormonale en favorisant la balance vers la progestérone et aidant à la bonne métabolisation des oestrogènes.
- L’Igname sauvage, le gattilier, l’Achillée millefeuille et l’Alchemille peuvent être conseillés hors traitement hormonal en respectant les contre-indications.
- Le curcuma est un puissant anti-inflammatoire qui limite la prolifération des cellules endométriales et réduit les douleurs.
- Le resvératrol est un polyphénol antioxydant qui aide à réduire les lésions endométriales et diminue les douleurs associées.
- Le thé vert est riche en polyphénols, il a des effets anti-inflammatoires et antioxydants intéressants pour lutter contre les symptômes de l’endométriose.
6. Les huiles essentielles
Certaines huiles essentielles sont réputées pour leurs propriétés anti-inflammatoires et antispasmodiques :
- Estragon : Appliqué en massage sur le bas-ventre, il aide à soulager les crampes et les douleurs.
- Lavande : En diffusion ou en application cutanée, elle aide à détendre les muscles et à calmer l’inflammation.
Finalement, l’endométriose est une maladie complexe qui nécessite une prise en charge globale et adaptée à chaque femme. Il est essentiel de consulter un professionnel de santé pour obtenir un diagnostic précis et discuter des options de traitement. En adoptant une hygiène de vie saine, une alimentation équilibrée et en recourant à des traitements adaptés, il est possible de mieux vivre avec l’endométriose et d’améliorer sa qualité de vie au quotidien.