Inhibiteur de la pompe à protons (IPP): Quel impact sur votre santé?

I- Etat des lieux

De nombreuses études montrent que les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP), utilisés pour bloquer l’acidité, entraîneraient de nombreux effets néfastes quand ils sont pris au long cours. Pourtant ils sont encore trop prescrits, souvent de façon injustifiée.

image de medicaments inhibiteur de la pompe à protons: omeprazole, esomeprazole, mopralpro

De par leurs prescriptions massives, souvent trop systématiques, parfois injustifiées et sur des durées trop longues, les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) sont désormais dans la ligne de mire de l’agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et de la Haute Autorité de Santé (HAS)1,2. La plupart d’entre vous les connaissent sous le nom de oméprazole (Mopral), esoméprazole (INEXIUM), lansoprazole (LANZOR,OGAST), pantoprazole (INIPOMP, EUPANTOL), rabeprazole (PARIET).

1 Français sur 4 concerné !
Utilisés pour réduire la sécrétion acide au niveau de l’estomac, ces médicaments sont indiqués dans la prise en charge du reflux gastro-œsophagien (RGO) et des ulcères gastro-duodénaux. 16 millions de patients, soit environ un quart des Français, sont traités par inhibiteurs de la pompe à protons (IPP). Au cours des 5 dernières années, on a observé une augmentation importante du volume de consommation. Or, plus de la moitié des usages ne serait pas justifiée.

Bien que très bien tolérés à court terme, car ils présentent peu d’effets indésirables, le phénomène de rebond acide lié à l’arrêt du traitement (syndrome de sevrage)(3,4) pose des difficultés au patient pour arrêter le traitement, le conduisant ainsi à une prise chronique, qui, elle, l’expose à des effets indésirables parfois graves.

Voyons ensemble quels en sont les réels tenants et aboutissants: 

II-Les conséquences du blocage de l’acidité

1) Mauvaise digestion des protéines

Le pH de notre estomac est en effet très acide, lui permettant de modifier la conformation des protéines alimentaires et d’assurer ainsi leur bonne digestion. L’acidité permet en effet d’activer la pepsine, l’enzyme capable de découper les protéines en petits morceaux pour permettre l’assimilation de leurs constituants : les acides aminés. Si on bloque cette acidité, la digestion des protéines sera impactée.

2) Déficit en vitamine B12

L’absorption dans notre organisme de la vitamine B12 va, elle aussi, être impactée (5). Elle est pourtant indispensable au métabolisme et au fonctionnement de toutes nos cellules. Cette vitamine provient quasi exclusivement d’aliments d’origine animale. Une prise chronique d’IPP peut entraîner des déficits et des carences responsables d’effets indésirables comme des anémies, des pathologies neuropsychiatriques et autres atteintes cognitives (6).

3) Risque de fractures augmentées

Mais ça ne s’arrête pas là, d’autres micronutriments seront moins bien absorbés par ce manque d’acidité tel que le fer, le magnésium ou encore le calcium. D’ailleurs, une dizaine d’études épidémiologiques mettent en évidence une augmentation du risque de fractures des hanches, du col du fémur, des vertèbres et des poignets, lié à la prise d’IPP au long cours (7)(8)(9). Pour autant, il n’existe à ce jour aucune recommandation officielle sur la mise en place de dépistages de ces déficits de manière à pouvoir agir en prévention par le biais de mesures nutritionnelles et de supplémentation adaptée et personnalisée.

4) Système immunitaire fragilisé

Cette acidité a aussi un rôle de défense. Elle nous protège du développement de nombreux micro-organismes et autres pathogènes. C’est pourquoi les IPP à long terme exposent les patients à des infections diverses (ex : Clostridium difficile, pneumopathies et listérioses).

5) Microbiote en danger

Votre microbiote intestinal peut également être altéré. Les IPP peuvent entraîner une dysbiose (10) c’est-à-dire un déséquilibre entre les bactéries bénéfiques et néfastes pour votre santé, pouvant entraîner un SIBO : small intestinal bacterial overgrowth. En cas de SIBO, on observe une prolifération bactérienne anormale dans l’intestin grêle. Ces bactéries vont entre autres entraîner la fermentation des glucides et donner lieu à la formation de gaz (11).

L’augmentation de la quantité de bactéries dans l’intestin grêle peut aussi être à l’origine de lésions de la muqueuse de l’intestin grêle. Selon l’ampleur de ces lésions et en raison de la déconjugaison des sels biliaires par les bactéries, il est possible d’observer différentes malabsorptions (12)(13) comme une mauvaise digestion des graisses. On peut s’en rendre facilement compte par la présence d’un symptôme classique : la stéatorrhée, c’est à dire des selles grasses et collantes.

De plus, de cas rares de néphrite interstitielle aiguë (inflammation de la région du rein) ont été rapportés sous IPP et semblent surtout concerner les femmes âgées de plus de 75 ans, le plus souvent avec polymédication et comorbidités. Enfin, le risque relatif de développer une tumeur gastro-intestinale a été mesuré chez des animaux, mais des études épidémiologiques montrent des résultats contradictoires, le doute persiste

Pour terminer cet article je souhaite également attirer votre attention sur un point important, voir même une idée reçue. Dans votre esprit les symptômes typiques du RGO (brulures, remontées acides) sont dues à un excès d’acidité or c’est faux!

Bien souvent, et notamment en vieillissant il se produit physiologiquement une diminution de la sécrétion acide naturelle par les cellules pariétales de l’estomac, or cette hypochlorydrie voir même achlorydrie (absence d’acidité) est responsable de RGO. En effet par manque d’acidité la digestion se fait mal, les aliments stagnent, fermentent, des gaz se forment exerçant ainsi une pression sur le sphincter et du RGO… Et pour autant de nombreuses personnes âgées sont traitées par des IPP…

III- Le sevrage des IPP: comment procéder?

Si vous êtes sous IPP depuis longtemps, sachez qu’il est possible en accord avec votre médecin bien évidemment de se sevrer d’un IPP. Celui ci doit-être très progressif avec une diminution de la posologie sur plusieurs semaines jusqu’à atteindre l’arrêt total sans phénomène de rebond acide.

Le pharmacien est alors tout à fait à même de vous proposer des solutions naturelles pour pallier aux éventuels désagréments pendant le sevrage.

La gelée d’aloe Vera de part son rôle protecteur, réparateur, cicatrisant de la muqueuse de l’oesophage est très interessante : 2 doses de 25ml par j en attaque

Le lithothamne est une algue rouge riche en calcium et contenant de nombreux autres minéraux et oligoéléments. Elle a une action remineralisante pour les os et les cartilages, elle est anti-inflammatoire et anti acide! De par son pH alcalin elle est tres interessante pour lutter contre l’acidité gastrique et vous les troubles associés:

Le lithothamne est une algue rouge riche en calcium et contenant de nombreux autres minéraux et oligoéléments. Elle a une action remineralisante pour les os et les cartilages, elle est anti-inflammatoire et anti acide! De par son pH alcalin elle est tres interessante pour lutter contre l’acidité gastrique et vous les troubles associés comme le RGO, les brulures, les gastrites, les ulcères. En contribuant à maintenir ou restaurer un bon équilibre acido-basique, le lithothamne a aussi fait ses preuves pour lutter contre certaines infections urinaires et la candidose (infection par les champignons du genre Candida). Vous pouvez en trouver chez Nutrixeal

Une spécialité est incontournable selon mon expérience en conseil c’est NEOBIANACID de Aboca: comprimés à croquer naturels qui réunissent des complexes moléculaires de végétaux et minéraux à base d’ingrédients issus de l’agriculture biologique parfait pour un soulagement rapide. De plus ils peuvent être utilisés sur du long terme.

Les tisanes et infusions de souci, plantain, guimauve, réglisse, camomille sont très apaisantes pour la muqueuse digestive, elles sont donc la bienvenu dans votre quotidien.

Enfin si depuis le début de votre traitement par IPP vous avez remarqué des difficultés pour digérer, vous avez des gaz vous pouvez avoir recours à la prise d’enzymes comme Viscozymes de Nutravance ou Ergyzym de Nutergia qui vont venir pallier à l’insuffisance de digestion puisque celle ci sont actives sur une large échelle de pH. Ce sont généralement des petits comprimes à prendre au milieu du repas. Elles vous apporteront du soulagement le temps que vous puissiez arrêter votre IPP en accord avec votre médecin.

Sources:

  • 1- https://www.has-sante.fr/jcms/p_3213773/fr/les-ipp-restent-utiles-mais-doivent-etre-moins-et-mieux-prescrits
  • 2-https://ansm.sante.fr/actualites/pres-de-16-millions-de-personnes-ont-eu-une-prescription-dinhibiteurs-de-la-pompe-a-protons-ipp-en-2015-en-france
  • 3 Reimer C, Søndergaard B, Hilsted L, Bytzer P. Proton-pump inhibitor therapy induces acid-related symptoms in healthy volunteers after withdrawal of therapy. Gastroenterology. 2009 Jul;137(1):80-7, 87.e1. doi: 10.1053/j.gastro.2009.03.058. Epub 2009 Apr 10. PMID: 19362552.
  • 4- Niklasson A, Lindström L, Simrén M, Lindberg G, Björnsson E. Dyspeptic symptom development after discontinuation of a proton pump inhibitor: a double-blind placebo-controlled trial. Am J Gastroenterol. 2010 Jul;105(7):1531-7. doi: 10.1038/ajg.2010.81. Epub 2010 Mar 23. PMID: 20332770.
  • 5 MarcuardSP, AlbernazL, KhazaniePG. Omeprazole therapy causes malabsorption of cyanocobalamin (vitamin B12). Ann Intern Med 1994;120:211–5.
  • 6 Dali-Youcef N, Andres E. An update on cobalamin deficiency in adults. QJM 2009;102:17-28.
  • 7 -Targownik L, Luo Y, Goertzen A, et al. Comparing bone structure and bone metabolism between long-term proton pump inhibitor users and non-users. Gastroenterology 2015;148:S-153.
  • 8 – Eom CS, Park SM, Myung SK et al. Use of acid-suppressive drugs and risk of fracture: a meta-analyse of observational studies. Ann Fam Med 2011;9:257-67.
  • 9 – Ngamruengphong S, Leontiadis GI, Radhi S et al. Proton pump inhibitors and risk of fracture: a sytematic review and méta-analysis of observationnal studies. Am J Gastroenterol 2011;106:1209-1.
    10.1038/ajg.2010.81. Epub 2010 Mar 23. PMID: 20332770.
  • 10 – Lombardo L, Foti M, Ruggia O, Chiecchio A. Increased incidence of small intestinal bacterial overgrowth during proton pump inhibitor therapy. Clin Gastroenterol Hepatol. 2010 Jun;8(6):504-8. doi: 10.1016/j.cgh.2009.12.022. Epub 2010 Jan 6. PMID: 20060064.
  • 11 – Posserud I, Stotzer PO, Björnsson ES, Abrahamsson H,Simrén M. Small intestinal bacterial overgrowth in patients with irritable bowel syndrome. Gut. 2007;56:802–8.
  • 12 – Shindo K, Machida M, Koide K, et al. Deconjugation ability of bacteria isolated from the jejunal fluid of patients with progressive systemic sclerosis and its gastric pH. Hepatogastroenterology. 1998;45:1643
  • 13 – Donaldson RM Jr. Role of enteric microorganisms in malabsorption. Fed Proc. 1967;26:1426. 1998;45:1643
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